Boris Martin : « L’Adieu à l’humanitaire? »
1er Sommet humanitaire mondial : un immense goût amer.
Le Sommet humanitaire mondial d’Istanbul s’achève. Il aura résonné d’un bruit de fond dont le JDD s’est fait l’écho. Mais contrairement à ce qu’affirme le titre de l’article, n’est-ce pas le monde des affaires qui passe en mode humanitaire et non l’inverse ?
Une confusion habituelle entretenue par les médias, les entreprises et les cabinets de conseil en philanthropie. A peine contestée par la plupart des ONG, et légitimée par des interventions de « spécialistes » qui propagent un discours sur la « nécessaire convergence entre acteurs privés et ONG dans le respect des prérogatives des uns et des autres ». À rebours d’analyses plus pointues sur l’abandon par les bailleurs publics de leurs prérogatives au bénéfice des entreprises, comme l’article d’Océane Blavot sur DFID en matière d’éducation, ou de mises en perspective de la logique systémique à l’œuvre derrière l’intérêt des entreprises pour l’humanitaire, comme l’ouvrage de Boris Martin, L’adieu à l’humanitaire ? Les ONG au défi de l’offensive néolibérale. En humanitaire comme ailleurs, la longue-vue est le meilleur instrument pour éviter les naufrages. Dans le cadre des interviews de Communication Sans Frontières et de l’Ecole des Métiers de L’information, nous avions abordé cette question avec Boris Martin, rédacteur en Chef de la revue Alternatives Humanitaires, avant le Sommet humanitaire. Un premier sommet qui semble laisser un immense goût amer aux humanitaires.
Boris Martin : Dernier essai paru (23 novembre 2015) : L’adieu à l’humanitaire? Les ONG au défi de l’offensive néolibérale, Editions Charles Léopold Mayer